Chambre cryogénique vs cabine de cryothérapie quelles différences ?

La chambre cryogénique se distingue de la cabine de cryothérapie par de nombreux points. La chambre cryogénique est composée de deux zones distinctes. La première est dite « préliminaire », la température de cette pièce varie de -50° à -70°C. La seconde est beaucoup plus froide puisque la température tombe entre - 110° et -120°C. Dans une chambre cryogénique le froid provient de l’évaporation de l’azote liquide qui se trouve dans des générateurs à basse température. L’air de la cabine se refroidit et le patient peut profiter des bienfaits de la chambre cryogénique. Après être passé par la pièce préliminaire, le patient peut alors passer à la seconde chambre pour une durée variable pouvant aller d’une à trois minutes.

Une cabine de cryothérapie corps entier est beaucoup plus petite qu’une chambre cryogénique. Elle est constituée d’une capsule ouverte au niveau des épaules. Avant l’arrivée du patient, la cabine est refroidie. Une fois à l’intérieur, l’opérateur va ajuster la hauteur du sol de la cabine en fonction de la taille de l'utilisateur, afin que sa tête se trouve à l’extérieur de l’appareil. Il est impératif que les vapeurs d’azote ne puissent pas remonter jusqu’aux voies respiratoires. Une fois le patient placé à la bonne hauteur, la séance de cryothérapie peut alors démarrer avec la brumisation d’azote. La température peut descendre jusqu’à – 140° à – 160°C. La durée d’une séance peut varier d'une à trois minutes sans jamais excéder cette durée. Pour éviter les risques d’anoxie, un système d’extraction évacue les vapeurs d’azote vers l’extérieur.

Pour suivre une séance de cryothérapie dans une chambre cryogénique ou dans une cabine de cryothérapie, le patient doit obligatoirement être dévêtu. Il doit porter un maillot de bain (en coton de préférence), des chaussettes et des gants. L’utilisation de la chambre cryogénique nécessite en outre le port d’un masque médical. En effet, contrairement à la cryothérapie corps entier où la tête est à l’extérieur de la machine, dans une chambre cryogénique, le patient est exposé aux vapeurs d’azote. Pour éviter toutes complications, il est donc obligatoire de porter un masque médical.

Lors d’une séance de cryothérapie corps entier, la température descend à des degrés extrêmes. Cette action provoque un phénomène naturel de choc thermique. L’organisme réagit au froid en accélérant son fonctionnement. La circulation sanguine s’intensifie ce qui provoque une meilleure irrigation des vaisseaux et donc des muscles. Le cerveau envoie des signaux aux organes vitaux afin que ces derniers réagissent en conséquence et se protègent du froid. Cette réaction est totalement naturelle et améliore considérablement le système métabolique. Les chercheurs ont découvert que l’action du froid est particulièrement bénéfique pour le corps humain. Elle entraîne un certain nombre de changements sur le fonctionnement de l’organisme.

L’exposition de l’organisme au froid déclenche de très nombreuses réactions et adaptations. Le cerveau va notamment commander la libération d’endorphines abaissant ainsi le seuil de douleur. Par ailleurs au niveau périphérique, le froid est un antidouleur très puissant, même si son action demeure temporaire ; c’est ainsi que les sportifs en cours de compétition, vont glacer les zones de chocs et traumatismes. Enfin, le froid est un agent puissant pour réduire l’inflammation, source de douleurs chroniques ; l’application locale de poches glacées est d’ailleurs couramment utilisée comme soin post-opératoire.

Le froid déclenche une augmentation des cytokines anti-inflammatoires. Les cytokines sont des molécules comparables à des hormones locales produites en réponse à différents stimuli. La production de cytokines anti-inflammatoires va contribuer à contrôler voire réduire le processus inflammatoire. La production de cytokines anti-inflammatoires est proportionnelle à la durée d’exposition au froid, il convient toutefois de ne jamais dépasser les 3 minutes par séance. Au final, la cryothérapie est donc de plus en plus recommandée aux personnes souffrant d’inflammation.

Les effets de la cryothérapie sur le système immunitaire sont parmi les plus intéressants du traitement par le froid. Le nombre de leucocytes (globules blancs) et le taux d’interleukine 6 (IL-6) sont augmentés après une séance de cryothérapie. Il n’est pas établi que ces variations sont le résultat d’une action directe du froid sur le système immunitaire ou la conséquence des effets du froid sur le système cardiovasculaire. Toutefois, on constate un effet significatif de la cryothérapie sur plusieurs paramètres du système immunitaire, ce qui suggère un renforcement de celui-ci et donc un renforcement des défenses naturelles de l’organisme.

De plus en plus de professionnels de santé s’équipent d’un appareil de cryothérapie. Pour des raisons d’encombrement, le choix se porte le plus souvent sur des cabines de cryothérapie corps entier. Celles-ci sont en effet plus compactes et plus faciles à installer. Il est aujourd’hui possible de trouver des cabines de cryothérapie dans le cabinet de médecins, kinésithérapeutes ou ostéopathes. Dans les centres urbains, des centres spécialisés de cryothérapie commencent à voir le jour ; ces instituts en proposant plusieurs équipements sont capables d’accueillir les patients tout au long de la journée.

Une séance de cryothérapie dans une cabine ou dans une chambre cryogénique nécessite de respecter plusieurs précautions. Avant de pouvoir suivre une séance, le patient doit passer plusieurs examens médicaux non invasifs tels que la mesure de la tension artérielle. Il doit également être informé des contre-indications de la cryothérapie. Cette information doit idéalement faire l’objet de la signature d’un formulaire de consentement par le patient. Enfin, pendant toute la durée de la séance, un professionnel de santé ou un opérateur certifié doit impérativement se tenir aux côtés du patient pour intervenir en cas de besoin.